Au fond sur le sable, ils mènent un rythme de vie lent et posé, mais ne vous y trompez pas, car ces cônes hébergent une arme redoutable qu’ils déploient à la vitesse de l’éclair ! 

Le chasseur au harpon !

Imaginez cet escargot à l’affût parmi les récifs. Il attend patiemment qu’un poisson ou un ver fasse son apparition. Avec un siphon, il renifle les environs.

Ça y est, la proie est repérée. Sa bouche s’avance désormais lentement en direction de sa victime, telle une longue paille. Une fois le contact établi, le cône transperce sa chair avec une dent modifiée en forme de harpon. Les caméras haute vitesse ont estimé que la dent se plantait en l’espace de 100 microsecondes (la vitesse d’une balle de fusil). Un cocktail de neurotoxines paralyse maintenant la proie en agissant sur son système nerveux, il ne reste plus qu’à l’engloutir.

D’ailleurs, les espèces qui chassent du poisson comme Conus geographus ont un venin encore plus puissant pour paralyser rapidement la proie qui autrement aurait le temps de fuir au large. Ces espèces sont même potentiellement mortelles pour un humain. Maître mot « Ne pas toucher ». Certains touristes se font malheureusement avoir.

Leur venin, un antidote ?

Un groupe de toxines présent chez ces mollusques venimeux sont les conotoxines. Elles se fixent sur les récepteurs présents dans le cerveau des poissons et paralysent leurs muscles. Notre cerveau possède aussi ces récepteurs, sauf qu’inoculées à faible dose, les conotoxines agissent sur notre perception de la douleur. C’est là que ça devient intéressant. Une de ces molécules a même donné lieu à un médicament employé pour traiter la douleur chronique « Prialt ». Si 1 molécule isolée a permis la confection d’un médicament, imaginez seulement ce que l’on pourrait découvrir parmi les plus de 100’000 conotoxines, nombre estimé par les scientifiques

Vous avez peut-être lu la 4ème édition de l’AQUA’NEWS qui parle du Monstre de Gila (Heloderman suspectum) ? Un composé du venin de ce lézard, l’exendine 4, mime l’insuline et permet de traiter le diabète de type II. Comme pour « Prialt », le médicament existe sur le marché sous le nom « Byetta ». Il existe une myriade de molécules du vivant chez pleins d’autres organismes à découvrir.

Nous avons encore tant à apprendre. Efforçons-nous donc de préserver les espèces et leur milieu afin que le champ de la recherche médicale reste ouvert aux possibilités.

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Malheureusement cet engouement ne les préserve pas d’un terrible fléau : leur extinction à l’échelle mondiale.

Sur les 8’615 espèces décrites, 2’873 (33 %) sont aujourd’hui menacées d’extinction !